Quelle direction prend aujourd’hui le marché de la réalité augmentée ?
Nous distinguons les applications dédiées au marché de la grande consommation des applications qui s’adressent aux professionnels. Sur le premier volet, la réalité augmentée est perçue comme un véritable outil d’aide à la vente. Il est d’ores et déjà possible d’essayer un vêtement à distance ! De l’autre côté, il existe un besoin énorme s'adressant davantage aux professionnels sur des enjeux de formation, de maintenance ou d’aide à l’exploitation avec au bout du compte des gains très importants en termes de productivité. C’est sur ce deuxième volet que b<>com concentre ses investissements.
Quels sont les travaux en cours chez b<>com ?
Nous travaillons principalement sur la problématique de précision de la réalité augmentée, c’est à dire la capacité à recaler du virtuel sur du réel de manière précise, quel que soit l’éclairage et la dynamique de la scène. Aussi, même si la scène est en mouvement, notre but est de faciliter le recalage de l’objet virtuel dans le monde réel. Cette problématique technologique est commune à de nombreux segments de marché, de l'industrie à la santé. Convaincus qu’il n’y a pas une solution unique pour répondre à tous les besoins de réalité augmentée, nous nous investissons par ailleurs beaucoup dans la standardisation. Dernièrement, nous avons pris la tête d’un groupe de spécifications industrielles au sein de l’ETSI – nommé ISG ARF - visant à développer un framework dans un objectif d’interopérabilité pour les applications de réalité augmentée. Nous avons commencé avec quatre membres en décembre 2017 et six mois après, nous en comptons seize. Nous avons par ailleurs lancé SolAR, une plateforme opensource pour le développement d’applications de réalité augmentée. Cet outil vise à construire des pipelines de vision par ordinateur en fonction des spécificités des applications de RA. Un autre développement prometteur est une technologie pour l’affichage holographique, résolvant des problèmes clés liés aux affichages actuels tels que la capacité de superposer avec précision des objets virtuels sur des écrans holographiques réels tout en restant cohérent avec les propriétés de la vision humaine.
Peux-tu nous parler de la démonstration qui sera présenté à l’IBC ?
En exclusivité, nos équipes dévoileront b<>com *Smart AR Toolbox* [Instant LeARning], une technologie novatrice de réalité augmentée reposant massivement sur de l’apprentissage automatique. Elle permet de traiter, en temps réel, et de manière robuste la problématique cruciale d’initialisation et de réinitialisation d’estimation de pose, ce qui paralyse jusqu’à présent les solutions existantes de pose « virtuel sur réel ». La démonstration de l’IBC a été pensée pour répondre aux besoins opérationnels en exploitation, en particulier de productivité, notamment ceux des télédiffuseurs et opérateurs de service, dans un environnement reposant de plus en plus sur des installations de type data center. Le scénario proposé mettra en scène la réparation en urgence d’une baie de serveur défaillante grâce à la réalité augmentée.