« Anticiper le monde de demain », Rencontre avec Ludovic Noblet, Directeur Hypermédia chez b<>com
Quels sont aujourd’hui les enjeux Hypermédia ?
Le digital devient ambiant dans nos vies. Nous sommes entrés dans une ère « beyond digital » dans laquelle les questions d’expérience, d’acceptabilité, d’utilisabilité, de confiance et de sécurité sont fondamentales. La vision de b<>com est celle d’un monde où le réel sera immergé dans le virtuel, et le virtuel dans le réel avec des interactions avancées entre les utilisateurs et le contenu comme le contenant, incluant par exemple objets connectés et intelligence artificielle. Une réalité mixte entre le monde digital et le réel au centre duquel il y a l’humain. Dans ce contexte, se posent des questions qui englobent et dépassent la technologie : l’instauration de la confiance, le développement de la sécurité mais également tous les aspects liés à l’acceptabilité (physiologique, psychologique, éthique et sociétale). Tous les domaines de la vie quotidienne sont concernés : alimentation, santé, éducation/formation, emploi, médias, divertissement, etc. A notre échelle, cette vision guide les travaux des quatre labs « Hypermédia » de b<>com : Nouveaux Formats Médias, Interactions Immersives, Identité et Confiance Numérique et Usages & Acceptabilité.
Quels sont les nouveaux défis technologiques ?
Le premier enjeu est lié au fait que nous allons assister à une hausse considérable de la complexité technologique associée aux produits et services. Ce phénomène tient notamment à l’hybridation technologique, à l’accroissement du volume de données qu’il sera nécessaire de traiter, interpréter, représenter, distribuer ou encore restituer pour un usage donné. Cet enjeu nécessite de pouvoir traiter simultanément la technologie de manière transversale ET spécialisée. C’est un enjeu fort pour tous, sur lequel travaillent les équipes de b<>com et qui implique de développer une vision quant à l’hybridation entre technologies propriétaires, standardisées et open-source. Spécifiquement pour les activités « Hypermédia », il s’agit de traiter du contenu comme du contenant en tant que support d’interaction et de médiation entre le monde digital et l’humain. Cela concerne les applications professionnelles tout comme les applications grand-public.
Beaucoup de nos travaux concernent la représentation. Si on prend l’exemple des formats medias, elle doit offrir aux créateurs les meilleurs outils et aux utilisateurs la meilleure immersion, visuelle comme auditive, tout en traitant les problématiques de latence, de temps-réel, de compression et de versatilité. Sur la thématique de la réalité virtuelle, nous nous focalisons sur cinq axes que sont : le sens et l’utilité à travers l’intention et la narration, le contenu ultra-réaliste incluant les modes avancés de collaboration, d’interaction et de présence, la dimension sociale (multi-utilisateurs), la navigation libre et enfin l’intelligence artificielle appliquée à la collaboration et l’interaction. Pour la réalité augmentée, nous travaillons sur trois challenges technologiques fondamentaux que sont la vision par ordinateur et l’estimation de pose, le recalage sans contrainte, avec là encore avec une part importante d’apprentissage automatique, et enfin l’holographie.
Pour les problématiques de confiance et de sécurité, nous nous concentrons pour l’instant sur les questions liées à la fraude et plus particulièrement à l’usurpation d’identité. Par exemple : l’authentification liée à l’accès aux services numériques. C’est un sujet crucial aujourd’hui, qui le sera d’autant plus dans ce monde « beyond digital ».
Enfin, nos activités « Usages et Acceptabilité » sont transverses. Elles reposent sur des compétences clés en matière de sciences cognitives appliquées, et concernent essentiellement l’orientation des choix technologiques, en développement comme en usage de technologies.
L’ensemble de ces travaux est mené avec une approche « écosystème » reposant sur des alliances industrielles, une implication dans les organismes de standardisation comme dans les communautés open-source et consortia industriels.
Pourquoi b<>com a choisi de se positionner sur ces thématiques ?
b<>com est un institut de recherche technologique privé. La vision et les lignes stratégiques sont co-définies avec nos investisseurs, qu’ils s’agissent de PMEs, d’acteurs académiques ou de grands groupes. Ensemble, notre but est d’anticiper le monde de demain, via le transfert de technologies, de connaissances et de compétences, d’impact, tout en partageant le risque d’investissement sur des horizons d’exploration comme d’exploitation. Notre démarche est pragmatique et comprend itération et prototypage rapide, toujours avec la volonté de nourrir et d’adapter nos travaux vis-à-vis de retours concrets. Elle s’accompagne aussi d’une vision moderne et compétitive des aspects liés à la propriété intellectuelle, focalisée sur son exploitation. Au vu de l’accroissement de la complexité et du niveau d’hybridation technologique pour les produits et services de demain, b<>com représente un atout considérable et économiquement très efficace pour ses investisseurs.